Ziv Knoll continue le feuilleton de sa visite à Abou Dhabi pour ce dernier Grand Prix : l’envoyé spécial de F1i s’est glissé dans l’intimité des écuries et des acteurs pour mieux  vous faire vivre l’atmosphère de cette finale.

(L to R): David Coulthard (GBR) Red Bull Racing and Scuderia Toro Advisor / Channel 4 F1 Commentator with Mansour Ojjeh, McLaren shareholder. 26.11.2016. Formula 1 World Championship, Rd 21, Abu Dhabi Grand Prix, Yas Marina Circuit, Abu Dhabi, Qualifying Day. - www.xpbimages.com, EMail: requests@xpbimages.com - copy of publication required for printed pictures. Every used picture is fee-liable. © Copyright: Moy / XPB Images

Samedi 26 novembre : paddock de Yas Marina.

Il est midi à Abu Dhabi et la petite colonie du F1 Circus arrive au circuit. Ce n’est toujours pas la foule des grands jours sur les parkings et aux alentours. L’accès au paddock se fait sans trop de soucis, la sécurité, fort pointilleuse les deux premiers jours mais toujours très aimable, s’est clairement détendue.

Dans le paddock, par contre, il y a du monde et du beau monde. Je croise pèle-mêle, Jackie Stewart, Jorge Lorenzo, Mansour Ojjeh, Nick Mason (batteur du groupe Pink Floyd), et même Flavio Briatore ! Le sémillant italien, banni des paddocks après le ‘Crashgate’ de 2008, a encore les faveurs de Mister E, c’est l’évidence.

Piero Lardi Ferrari, le fils de Enzo Ferrari est venu encourager ses troupes. La saison de la Scuderia, sans être catastrophique, n’a pas été bonne : aucune victoire, ce n’est pas digne du cheval cabré. Pourtant, l’ambiance est bonne et Piero, d’une simplicité admirable, discute avec tout le personnel de l’équipe sans exception.

Felipe Massa me voit de loin et insiste, comme savent le faire ces chaleureux brésiliens, pour que je déjeune avec la ‘familia’. Papa Tonio est là, maman Raffaela, son épouse et Felipinho le fils adoré, plus une joyeuse bande de copains paulistes se joignent à nous. Felipe, à une heure de ses dernières qualifs, ne montre pas une once de stress, et blague en portugais. A la radio, à la fin de la Q3 qu’il a brillamment atteinte (au contraire de son équipier) bien que devancé par la McLaren-Honda d’Alonso, j’entends Rob Smedley, son ingénieur-fétiche, lui dire : « Felipe, Fernando is faster than you… » Humour anglais !

(L to R): Gerhard Berger (AUT) with Jos Verstappen (NLD) and Flavio Briatore (ITA). 26.11.2016. Formula 1 World Championship, Rd 21, Abu Dhabi Grand Prix, Yas Marina Circuit, Abu Dhabi, Qualifying Day. - www.xpbimages.com, EMail: requests@xpbimages.com - copy of publication required for printed pictures. Every used picture is fee-liable. © Copyright: Moy / XPB Images

Gerhard Berger avec Jos Verstappen et Flavio Briatore : reconstitution de ligue dissoute ?

Gerhard Berger semble prendre de l’importance dans le paddock. On le voit souvent en compagnie de Bernie Ecclestone et il est très présent chez Red Bull. Il est sur le muret des stands avec Christian Horner et discute pendant des heures avec Helmut Marko sur la terrasse de l’hospitality Red Bull. On sait aussi qu’il a aidé Nico Rosberg dans ses la reconduction de son contrat avec Mercedes. Berger est devenu un homme de contact et d’influence, c’est certain, mais toujours avec cette décontraction et cette apparente nonchalance qui le caractérise.

Berger est devenu un homme de contact et d’influence, c’est certain, mais toujours avec cette décontraction et cette apparente nonchalance qui le caractérise.

Felipe Nasr a l’air plus préoccupé. Le jeune Brésilien a perdu le soutien de son fidèle sponsor ‘Banco do Brasil’ et a donc peu de chance de se voir reconduit pour la saison prochaine. Excellent débutant l’année passée avec une Sauber manquant de développement, il a marqué les esprits avec une extraordinaire 5e place lors de son premier Grand Prix en Australie, puis en confirmant par la suite avec deux 6e places. Il y a deux semaines encore, le natif de Brasilia a montré tout son talent en accrochant une formidable 9e place à Interlagos sous le déluge, sauvant littéralement son équipe de la noyade en lui ramenant 2 points salvateurs. En discutant avec Monisha Kaltenborn, je comprends le dilemme dans lequel elle se trouve : appréciant le talent de Felipe, elle se doit de penser à la pérennité de son écurie aux finances précaires. C’est la dure loi de ce sport, qui demande tant de moyens.

Esteban Ocon (FRA) Manor Racing. 24.11.2016. Formula 1 World Championship, Rd 21, Abu Dhabi Grand Prix, Yas Marina Circuit, Abu Dhabi, Preparation Day. - www.xpbimages.com, EMail: requests@xpbimages.com - copy of publication required for printed pictures. Every used picture is fee-liable. © Copyright: Moy / XPB Images

Esteban Ocon, heureux au moment d’arriver au circuit : surtout qu’il ne change pas…

Ma journée se termine par un vent de fraicheur. Je tombe sur Esteban Ocon avec qui je fais plus ample connaissance. Le jeune et surdoué espoir français, bientôt pilote Force India, est d’une gentillesse et d’un charme indéniable. Nous parlons de son ascension météorique et de sa demi-saison chez Manor. Nous évoquons également ses objectifs pour l’année à venir. Logiquement, il me dit vouloir marquer des points à chaque course, être compétitif et même accrocher un podium. En le quittant, je lui lance : « Quand le succès arrivera, s’il te plait, ne change pas… » Il éclate de rire et me répond : « Aucune chance, c’est promis ! »

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