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Devant la mine déconfite des ingénieurs de Benetton, Schumacher appuya sa demande en ces termes :

“Je voudrais conserver le compteur de vitesse en temps réel au milieu, là où il est actuellement, rapporte Willem Toet. Ensuite, à gauche, je voudrais un compteur qui indique la vitesse minimale dans le virage. La vitesse resterait affichée jusqu’au prochain freinage, après lequel le compteur serait remis à zéro pour donner la nouvelle vitesse minimale.”

“Enfin, à droite, je voudrais un écran affichant la vitesse maximale que j’aurais atteinte après avoir appuyé à fond sur l’accélérateur après une ou deux secondes, de sorte à avoir le temps de lire la V max atteinte dans la ligne droite précédente.”

Cockpit de la Benetton B194, au volant de laquelle Mick Schumacher fit une démonstration au Grand Prix de Belgique 2017

Le système de triple écran demanda pas mal de mise au point à Richard Marshall et à son équipe. Après la monoplace de 1993 dotée de deux écrans (ci-dessus), la Benetton B194 (ci-dessous) fut équipée de trois compteurs de vitesse. Durant ces années, Schumacher joua avec eux, pour expérimenter des rapports de boîte, des styles de conduite, des trajectoires et évaluer des modifications de réglages sur la voiture. “Après quelques années, conclut Toet, Michael décida qu’il savait comment piloter une F1 et qu’il n’avait plus besoin des compteurs. Mais ce fut un exercice d’apprentissage pour lui.”

Une manière de confirmer l’adage fameux d’Edison : “Le génie est fait d’un pour cent d’inspiration et de quatre-vingt-dix-neuf pour cent de transpiration.”

À travers cette démarche presque savante de la conduite, Michael Schumacher a imposé de nouveaux standards en matière de pilotage. Remettant, en un sens, les compteurs à zéro.

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