A Monaco plus qu’ailleurs, l’expérience du bord de piste est saisissante : Ziv s’y est collé, le pauvre…

Samedi matin

Il est 11 heures et je me poste dans l’enchaînement hyper rapide de la piscine pour les EL3. Premières impressions, ça déménage ! A un mètre de la piste c’est l’évidence, le changement de réglementation 2017 a été bénéfique. Les voitures sont belles, larges, impressionnantes et surtout bien plus rapides. L’effet « waoouw » que nous avions perdu ces dernières années est revenu et les vitesses atteintes ici sont tout bonnement incroyables.

Bottas passe suivi de Hamilton. Le Finlandais semble bien plus à l’aise que Lewis. Serait-ce un de ces week-end ‘sans’ pour le triple champion du monde ? Räikkönen saute d’une bordure à l’autre, sa Ferrari SF70H frôlant les rails de part et d’autre de la piste tour après tour. On retrouve ce week-end le Kimi de la période McLaren, incisif et rapide. Vettel n’est pas moins spectaculaire. Clairement la pole se jouera entre ces deux là.

Button reprend ses marques, et plutôt bien. Le champion du monde 2009, sorti de sa retraite dorée, n’a eu besoin que de quelques tours pour se mettre dans le rythme. Incroyable performance : il est proche de Vandoorne, alors qu’il n’a jamais piloté l’auto. Le Belge, lui, fait preuve de caractère. Sur le tourniquet de la Principauté, il fait fi de son erreur de Barcelone, des critiques et des doutes qui émergent dans le paddock.

Stoffel se doit montrer tout son talent rapidement et réalise devant nos yeux des prouesses. Il est facilement dans le top 10. Excellent pour lui, car le petit microcosme de la F1 sait parfois se montrer sévère avec les débutants.

Samedi après-midi

La tension monte, car il ne faut pas se louper aux qualifications. A Monaco, encore plus qu’ailleurs, bien se qualifier est primordial car dépasser est difficile sur ce tracé tortueux et étroit. Gérer le trafic, avoir un tour clair et les pneus à bonne température, tout cela en même temps, demande de l’expérience, de la stratégie, une voiture au top et… pas mal de chance !

Lewis Hamilton, comme ce matin, ne semble pas dans son élément : la Mercedes se dérobe sur les bosses et manque de l’envoyer dans les rails à plusieurs reprises. Pas facile dans ces conditions de se sentir en confiance. Max Verstappen n’a pas ce problème. Le jeune Hollandais tourne sans relâche et compense avec une attaque de tout les instants le léger déficit en puissance de son moteur Renault. Il place sa Red Bull RB11 en deuxième ligne, reléguant son excellent équipier Ricciardo à cinq dixièmes.

Il reste deux minutes en Q3 et Vandoorne fait une minuscule erreur dans l’enchaînement de la piscine, la même qu’Esteban Ocon ce matin : il effleure le rail à l’intérieur, casse sa suspension avant-droite et se retrouve dans le mur. Erreur de rookie qui attaque fort. Ce n’est pas grave dans la mesure où Verstappen l’année passée avait fait de même. C’est le métier qui rentre. Le Belge a montré son talent en se qualifiant dans le top 10, c’est l’essentiel.

Vandoorne fait une minuscule erreur dans l’enchaînement de la piscine, la même qu’Esteban Ocon ce matin : il effleure le rail à l’intérieur, casse sa suspension avant-droite et se retrouve dans le mur.

Hamilton, alors dans son tour rapide, doit lever le pied à la vue des drapeaux jaunes. Piégé à la loterie que sont les qualifs de Monaco, le Britannique est éliminé en Q2. Grosse déception pour celui qui joue le titre mais, comme expliqué plus haut, la chance doit être au rendez-vous pour espérer un bon résultat en Principauté.

C’est le jour de Kimi Räikkönen. Le Finlandais, en gros progrès depuis le début de la saison, a retrouvé une deuxième jeunesse. Il accroche à l’arraché sa première pôle depuis … 2008 ! Les deux Ferrari sont en première ligne et les tribunes, bondées de tifosi venus en voisins, exultent. Ils ne doutent pas de la victoire d’une des voitures rouges, victoire qui pourtant échappe à la Ferrari depuis le début du siècle : un succès de la Scuderia serait sympathique car il faut une mémoire d’éléphant pour se souvenir que le dernier vainqueur en rouge à Monaco, c’était le grand Michael Schumacher en… 2001.

Kimi succédera-t-il à Schumi, dernier vainqueur en rouge dans les rues de Monaco ?

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