Italian GP Friday 02/09/16

Après trente saisons de bons et loyaux services dans le paddock, Aldo Costa va donc prendre du recul chez Mercedes. Mais qui est cet ingénieur qui, à une quinzaine d’années d’intervalle, a participé à la conception des Ferrari de la “dream-team” ainsi qu’à celle des Flèches d’argent dominatrices sous l’ère hybride ?

Faenza-Maranello-Brackley : telle aura donc été la trajectoire de l’ingénieur Aldo Costa en Formule 1.

Figure discrète mais cardinale du paddock, l’Italien quittera à la fin de l’année son poste de directeur de l’ingénierie pour celui de “conseiller technique”, toujours chez Mercedes. À 57 ans, il pourra passer davantage de temps avec ses enfants Valentina et Matteo, qui vivent à Parme et Milan. Un premier pas vers un retour au pays, donc, où tout commença il y a trente ans.

POLYVALENT À FAENZA

“Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années”, lit-on dans Le Cid de Corneille. C’est à 27 ans qu’Aldo Costa, diplômé en génie mécanique de l’université de Bologne, est devenu en 1988 le designer en chef de l’écurie de Formule 1 Minardi, un an à peine après son arrivée :

“J’ai travaillé quelques mois pour Abarth après avoir quitté l’université, mais j’étais fan de Formule 1, a expliqué l’ingénieur italien dans un entretien à nos confrères d’ESPN. Alors, dès qu’une opportunité s’est présentée, j’ai quitté le groupe Fiat pour la toute, toute petite écurie Minardi.”

“Après un an, M. Minardi, voyant combien j’aimais dessiner des voitures, m’a nommé designer en chef, aux côtés d’un aérodynamicien anglais [Nigel Cowperthwaite]. Et quelques années plus tard, je suis devenu directeur technique, à 30 ans à peine !”

© DR

Sa première monoplace pour la squadra romagnole, la M189, décrocha deux cinquièmes et deux sixièmes places en 1989. À l’époque, les petites formations comme Minardi comptaient une poignée d’ingénieurs, qui devaient savoir toucher à tout et parfois faire preuve d’audace :

“Dans une petite structure, il faut être ouvert à toutes sortes d’expériences. Chez Minardi, j’étais à la fois celui qui s’occupait de l’acquisition de données sur la voiture, celui qui allait en soufflerie et celui qui a introduit la CAO et les machines CNC [des machines d’usinages pilotées par ordinateur] dans l’équipe.”

“La première Minardi à avoir été conçue avec la CAO a été le châssis de 1989. J’étais le designer en chef et on m’a demandé : ʻEst-ce qu’on ne devrait pas la dessiner en CAO ?’ et j’ai répondu : ʻAllons-y !’ Le succès a été au rendez-vous : c’était plus précis et beaucoup mieux pour la maquette de soufflerie.”

“Quand j’ai quitté Minardi, l’équipe disposait d’une soufflerie, de programmes de simulation et de tous les systèmes informatiques nécessaires. C’était une petite structure, mais qui avait tous les équipements d’une grande. Et puis, bien sûr, elle a encore grandi en devenant Toro Rosso.”

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