© XPB Images

MIKE ELLIOT — AÉRODYNAMICIEN EN CHEF

Diplômé en aérodynamique au prestigieux Imperial College de Londres, Mike Elliot a entamé sa carrière en août 2000 chez McLaren. Après huit saisons passées à Woking, il a rejoint Enstone en tant qu’aérodynamicien principal, où il collabora notamment avec James Allison, alors aux commandes du bureau d’études de Renault-Lotus. C’est là, notamment sur la Lotus E21 de 2013, qu’il inaugura la philosophie de segmentation (qui contrôle étroitement les flux d’air en multipliant les appendices ou les découpes)… que l’on retrouve aujourd’hui sur les Mercedes.

Après trois ans et demi de bons et loyaux services, Elliot a en effet accepté l’offre de Ross Brawn de remplacer Loïc Bigois en tant qu’aérodynamicien en chef. Non sans scrupules, comme le raconte Brawn dans son livre Total Competition :

“J’ai engagé Mike au poste de chef aéro chez Mercedes. Il était le numéro deux chez Lotus. Quand vous cherchez un chef de département, je crois qu’il est toujours intéressant de choisir quelqu’un qui plafonne dans la hiérarchie d’une autre écurie. Ces gens-là cherchent à faire leurs preuves, ils manquent un peu d’expérience, mais on peut les aider à la compléter. Mike est l’illustration parfaite de ce genre de cas. Plusieurs collègues chez Mercedes, qui connaissaient Mike, me disaient qu’il avait la bonne attitude. À l’époque, Lotus jouait dans la cour des grands, vu son budget. En débauchant un talent extérieur, vous apportez à votre équipe des compétences, c’est vrai, mais ce qui compte, c’est qu’il y ait une bonne personne derrière ce savoir-faire. Recruter quelqu’un seulement pour ses connaissances, c’est une vision à court terme.”

“Mike n’a pas été facile à convaincre, car il était très loyal envers Lotus. L’équipe était plongée dans les difficultés financières, et il ne voulait pas être comme un de ces rats qui quittent le navire. Je l’ai encouragé à nous rejoindre, ça a pris du temps. En fait, paradoxalement, ce qu’on recherche, ce sont des personnes qui ne quittent pas facilement leur équipe, car vous respectez leur loyauté et leur engagement. Si quelqu’un vous dit oui à la première occasion, vous vous posez des questions.”

Réagir à cet article