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© F1i

COURSE À L’ÉCONOMIE ?

Outre la résistance du moteur, la manière de l’exploiter entrera aussi en ligne de compte. Cette saison plus qu’auparavant, la capacité à préserver la mécanique (moteur, pneumatiques, freins…) pourrait apporter à certains pilotes un avantage par rapport à leurs rivaux :

“C’est un paramètre qui peut faire la différence, a expliqué le patron des moteurs chez Mercedes, Andy Cowell, dans une interview très intéressante à RACER. Même si je n’ai jamais étudié dans quelle mesure cela l’est, honnêtement. […] En qualification, on exploite le moteur à son plus haut niveau de performance sur la durée la plus longue sur un tour. En course, en fonction de l’usure des pneus, avec le réservoir plein, le temps passé à plein gaz diminue. […]”

“Les pilotes peuvent participer à cet effort en préservant la vitesse, en enfonçant l’accélérateur graduellement, en refroidissant les freins, le moteur… Mais le plus efficace pour économiser l’énergie, c’est le lift and coast [cette technique, que l’on pourrait traduire par ʻrelâcher et avancer en roue libre’, consiste, à l’approche d’un virage, à relâcher la pédale d’accélérateur et à laisser la monoplace en roue libre]. Vous pilotez normalement, mais vous relâchez l’accélérateur un peu plus tôt tout en freinant exactement au même point.”

© XPB Images

“À ce petit jeu, certains pilotes sont bons, d’autres moins, parce que ce n’est pas très naturel. Instinctivement, on pense : ʻJe vais lever le pied et freiner’ parce qu’une forme en V sur le graphique est le signe d’un bon pilote. À la place, il faut se dire : ʻJe vais lever le pied, j’attends, j’attends… Maintenant, je freine !’ Le freinage s’opère au même point, de sorte que le comportement de la voiture après le virage est identique à celui d’un tour à plein gaz. Ça demande un peu de pratique.”

Selon Cowell, Hamilton excelle non seulement dans le “lift and coast” (qui permet de diminuer la consommation d’essence et donc la quantité d’essence embarquée) mais aussi dans un pilotage particulièrement économe. Très tôt dans le Grand Prix, le Britannique sélectionne spontanément la cartographie la plus douce, ce qui inquiète souvent ses ingénieurs. Si ceux-ci lui demandent de revenir au mode prévu (plus puissant mais un peu moins fiable), il arrive que Hamilton refuse d’obtempérer et demande plutôt qu’on lui fixe un temps au tour…

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