Images exclusives à l’appui, F1i analyse les évolutions introduites au Grand Prix du Canada : nouvelles découpes dans le fond plat de la Red Bull, de la Ferrari, de la McLaren et de la Renault ; remodelage des pontons et de l’aileron avant sur la RB13 ; aileron incurvé sur la SF70H, etc. Tout en dévoilant des clichés inédit des V6 Mercedes et Honda.

ENTAILLER POUR ISOLER

Une Formule 1 a besoin de roues pour avancer, mais leur rotation perturbe le fonctionnement aérodynamique de la monoplace. Le phénomène est connu sous le nom de “tyre squirt”. À l’avant, ce sont les trois ou quatre longues dérives fixées sous le plan principal de l’aileron qui dirigent le flux d’air pour que celui-ci compense ces turbulences (voir page 12 les flèches rouges).

À l’arrière, le flux turbulent et peu énergétique du “tyre squirt” pénètre, par les côtés, dans la zone du diffuseur et gêne son travail (problème d’autant plus aigu que la voiture est inclinée, que son “rake” est élevé – ce qui est un trait commun des châssis 2017, à l’exception de celui de la Mercedes W08).

Pour contenir cette intrusion, les aérodynamiciens ont eu l’idée de découper des fentes dans la zone du fond plat située devant les roues arrière. Ces entailles, plus ou moins nombreuses, ont pour but de faire entrer de l’air de haute pression par le dessus du fond plat pour le diriger vers le dessous, afin de créer une sorte de jupe, qui scelle, isole, les côtés du diffuseur.

© F1i

Comment ? En mélangeant l’air du dessus (à haute pression et faible énergie cinétique) avec l’air du dessous (plus rapide), le flux d’air qui percute le pneu est ralenti, ce qui réduit son pouvoir de nuisance quand il pénètre sur les côtés du diffuseur. Par ailleurs, en se mêlant avec l’air de basse pression qui s’écoule sous le fond plat, l’air de haute pression va générer un vortex qui constitue une sorte de paroi protégeant le diffuseur des turbulences produites par la rotation des roues arrière.

À Montréal, plusieurs écuries ont modifié cette partie de leur monoplace. Red Bull, obligée de revoir sa copie, a introduit un nouveau fond plat : les fentes ont été redessinées, et l’entaille originale à hauteur des pontons a laissé la place à une fente longitudinale, telle qu’on la trouve sur la Mercedes, la McLaren, la Toro Rosso, la Haas et la Williams (depuis Monaco).

La Scuderia, pour sa part, a ajouté une entaille supplémentaire dans le fond plat de la SF70H (le nombre de fentes passe donc de trois à quatre), alors que son étrange bosselage – objet de toutes les spéculations (refroidissement, etc.) – a été supprimé.

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