F1-2018_Chine_vignette

L’enchaînement de deux Grands Prix en une semaine n’a guère laissé le temps aux écuries d’introduire des évolutions. Ce qui ne signifie pas que la manche chinoise n’a pas été riche en enseignements techniques, bien au contraire.

FORCE INDIA CHERCHE LA BONNE CORRÉLATION

À Shanghai, le directeur technique de Force India, Andrew Green, a donné une explication aux contre-performances enregistrées depuis le début de la saison par la VJM11.

La monoplace d’Esteban Ocon et Sergio Pérez génère à l’arrière une charge aérodynamique fluctuante, inconstante, qui déstabilise la voiture et pénalise l’exploitation des pneumatiques.

Le phénomène, constaté à la fin des essais hivernaux, a d’abord été accueilli avec méfiance par les ingénieurs de l’écurie, car il n’était pas apparu en soufflerie, ni en CFD. Pour en avoir le cœur net, Green et son équipe ont donc récolté de nouvelles données en essais libres, qui ont confirmé l’existence du dysfonctionnement. La référence étant la piste, cela signifie que la soufflerie et la CFD ne sont pas correctement corrélés avec la réalité. Autrement dit, le comportement du modèle en soufflerie ne correspond pas au fonctionnement réel de la voiture.

L’absence de corrélation peut être due à plusieurs facteurs. En simplifiant beaucoup, le fait que la maquette soit réduite à une échelle de 60 % implique une marge d’erreur, liée autant à la conversion des dimensions (et des tolérances de fabrication) qu’au fonctionnement en conditions réelles (une pièce, par exemple, chauffe plus qu’anticipé et se déforme, ce qui peut modifier l’écoulement du flux d’air). Par ailleurs, travailler avec une maquette impose une série de corrections pour garantir une similitude dans les flux (il faut ainsi augmenter la vitesse de l’air quand on travaille avec un modèle réduit).

© Toyota

Depuis 2015, Force India utilise la soufflerie n° 2 de Toyota à Cologne (alors que McLaren exploite la n° 1), car la sienne était vétuste et, surtout, trop petite. Toujours plus puissantes, les turbulences créées par les vortex et autres déflecteurs viennent heurter les parois du tunnel et fausser les résultats – phénomène qu’ont encore amplifié les châssis et ailerons élargis des monoplaces 2017.

En début de saison, l’an passé, Red Bull s’est rendu compte que sa soufflerie devait être adaptée pour ces raisons (d’où les débuts décevants de la RB13 conçue dans un tunnel mal corrélé). Plutôt que de se lancer dans la construction d’une nouvelle soufflerie sans visibilité sur leur avenir, Force India et McLaren ont décidé de louer les installations de Toyota, suffisamment spacieuses.

Andrew Green a précisé que le problème ne se situait pas au niveau de la soufflerie mais au niveau de la corrélation.

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