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TROIS MOTORISTES EN TROIS ANS

L’an prochain, l’équipe Toro Rosso abandonnera son moteur Renault au profit de McLaren et recevra en échange le bloc RA618H, dérivé du modèle 2017. Comme leurs homologues français, les motoristes de Sakura devraient en effet conserver le même concept, inauguré cette année.

Le “power unit” nippon garde l’architecture découplée de ses prédécesseurs : turbine et compresseur sont séparés et reliés par un arbre sur lequel est monté le MGU-H. En revanche, le compresseur n’est plus guère logé à l’intérieur du “V” formé par les deux bancs de cylindres : il est désormais installé à l’avant du bloc, comme sur le V6 Mercedes. Cette implantation permet d’augmenter la taille du compresseur (talon d’Achille des moteurs précédents) en vue de délivrer davantage de puissance, tout en facilitant le refroidissement.

En théorie du moins. Car dans la pratique, le V6 nippon a souffert d’une ribambelle de problèmes. Alors que les tests sur le monocylindre avaient donné de bons résultats en laboratoire, l’introduction de la technologie d’allumage en préchambre sur le six-cylindres a généré de fortes vibrations. Celles-ci ont  fragilisé le MGU-H, particulièrement délicat en début de saison (Stoffel Vandoorne en a utilisé dix exemplaires et Fernando Alonso neuf). Après avoir refusé la suggestion de McLaren de demander une assistance à Mercedes, Honda a fait appel à Ilmor pour l’aider à résoudre ses difficultés. Cependant, les évolutions introduites en Espagne, au Canada et en Belgique n’ont pas apporté les gains promis, ce qui a conduit à une séparation, devenue inéluctable.

Toro Rosso espère que ces déficiences seront corrigées sur le V6 de 2018. L’adoption du moteur Honda, pilotée à Milton Keynes plutôt qu’à Faenza, signifie que l’écurie italienne aura changé de motoriste à trois reprises en trois ans.

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