Ferrari a encore commis un hara-kiri mécanique, en pénalisant Sebastian Vettel pour la deuxième fois d’affilée. L’occasion de regarder sous le capot de la SF70H et de passer en revue les nouveautés apparues à Suzuka : nouveau capot chez Renault, aileron retouché chez Williams et “monkey seat” revu chez Force India, alors que l’appendice sera interdit en 2018.

FERRARI ÉTEINT LA BOUGIE DE L’ESPOIR

Pour la deuxième course consécutive, c’est la piètre fiabilité du moteur de la Ferrari qui trahi Sebastian Vettel.

En Malaisie, la panne est venue du conduit reliant le compresseur à l’intercooler (voyez la flèche blanche sur l’image ci-dessous). En étant comprimé, l’air s’échauffe et il faut le refroidir avant de l’introduire dans le collecteur d’admission.

Sur le modèle 062, un tuyau remonte l’air comprimé et chaud depuis le compresseur vers l’intercooler eau/eau, installé au-dessus de la partie arrière du bloc moteur. À Sepang, ce conduit métallique se serait fissuré, privant de toute puissance Vettel pendant la qualification (sur son quatrième exemplaire du V6 thermique) et Räikkönen alors qu’il était sur la grille de départ (sur son troisième ICE). Si on ignore exactement à quoi est due cette fêlure, celle-ci pourrait avoir été provoquée par les vibrations du nouvel échangeur thermique, tout proche, installé il y a une semaine sur la SF70H. Pour éviter de nouvelles pannes, Maranello a décidé de renforcer son département de contrôle qualité.

© F1i

Au Japon, c’est une bougie d’allumage qui a fini par céder sur le bloc de Vettel (celles-ci sont situées dans la zone indiquée par une flèche jaune ci-dessus). Les ingénieurs ont noté le dysfonctionnement seulement quand la voiture a quitté le garage pour la mise en grille, mais les mécaniciens de la Scuderia n’ont pas eu assez de temps pour remplacer, sur la grille, la bougie défectueuse avant le départ du Grand Prix.

Lors du tour de formation, le pilote allemand, inquiet, a demandé à la radio : “Je sais que vous ne pouvez pas me parler, mais dites-moi s’il y a quelque chose à propos de la sécurité ou de la fiabilité.” Les ingénieurs lui ont communiqué une série de manipulations à effectuer sur le volant, qui n’ont pas résolu le problème. La Ferrari n° 7 a pu s’élancer et boucler quatre tours en utilisant une cartographie conservatrice, avant de devoir définitivement rentrer au stand.

Depuis une vingtaine d’années, les bougies des moteurs italiens sont fournies par le groupe NGK, dont la maison mère est japonaise. Sur les V6 turbo actuels, chaque bougie d’allumage, alimentée par sa propre bobine, peut produire jusqu’à 125 étincelles par seconde. Conçue pour résister à des fréquences vibratoires élevées et à de fortes températures, elle a pourtant cédé sur le moteur à combustion de l’infortuné Vettel. De mémoire, la dernière fois qu’un concurrent a dû abandonner à cause d’une bougie défectueuse remonte au Grand Prix d’Australie 2014 : Lewis Hamilton avait alors rejoint son garage pour se retirer de la course après quatre tours…

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