F1i analyse les nombreuses modifications techniques apparues à Monza, un circuit exigeant des ailerons très particuliers.

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HAAS SURFE SUR LA VAGUE MERCEDES

À Monza, Haas a monté sur la VF16-H un nouvel aileron arrière au profil ondulant : sa forme en “M” crée deux creux dans le plan principal, dont la ligne évoque une sorte de vague. Son concept général est identique à celui de l’aile Mercedes : réduire l’angle d’attaque du plan principal en certains endroits critiques, tout en conservant une incidence plus élevée ailleurs.

L’exécution en est cependant très différente. L’aileron Mercedes cherche à réduire la traînée en affinant les sections externes du plan principal (voyez les flèches blanches), là où sont générés les vortex. Du coup, le pan vertical compte une encoche de moins, puisque le différentiel de pression des deux côtés de la dérive latérale est moindre. Pour rappel, ces fentes horizontales visent à équilibrer la différence de pression entre les deux côtés de ces panneaux (symbolisée par + et ­– sur l’image ci-dessus), afin de diminuer la puissance des vortex qui sont créés à la jointure du volet principal et du panneau. À Monza, comme la différence de pression est plus faible (l’angle d’attaque étant moins marqué), les ouvertures dans les pans verticaux sont moins nécessaires.

Sur l’aileron de la Haas, les portions externes, au lieu de remonter, redescendent (comparez les flèches blanches) – ce qui occasionne de la traînée et serait donc contre-productif. En réalité, comme l’a bien vu Craig Scarborough d’Autosport, la différence de pression générant de la traînée est ici compensée par le maintien des quatre fentes horizontales. Plutôt que d’affiner l’aileron sur les bords externes et de réduire le nombre de fentes, on le laisse assez incliné mais en maintenant les ouvertures. Cette solution hybride pourrait avoir été retenue par mesure d’économie, car elle permet de réduire la traînée tout en conservant les pans verticaux habituels – qui possèdent une fente verticale depuis le début comme on le voit dans le détail [pour répondre à un commentaire]. Sauber adopte cet arrangement mixte, à sa façon, depuis l’an passé. Sans surprise, l’aileron avant de la VF16-H a été retouché en tenant compte de l’appui plus faible produit par le nouvel aileron arrière, en vue de préserver l’équilibre aérodynamique de la voiture.

Plusieurs écuries (Mercedes, Ferrari, McLaren, Force India, Toro Rosso) ont installé sur leur monoplace la variante “low drag” vue à Bakou et Spa plutôt que de fabriquer un modèle exclusivement pour Monza, sans doute dans l’espoir d’atténuer la dégradation des pneus, auxquels Pirelli a imposé de fortes pressions de gonflage, avant de faire marche arrière. Un aileron arrière peu incliné réduit la traînée aérodynamique de la monoplace (sa résistance à l’avancée) et permet dès lors d’augmenter la vitesse en ligne droite, critère primordial sur le circuit italien.

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