Produire un châssis de Formule 1 réclame douze mois de travail, depuis les premières réflexions à l’usine jusqu’aux essais hivernaux à Barcelone. Voici le récit, en quatre épisodes, des principales étapes de la fabrication d’une F1, en compagnie de Nick Chester, le directeur technique chargé du châssis chez Renault.

Si on la regarde avec les lunettes d’un anatomiste, une Formule 1 se compose de vingt-cinq mille pièces. Pas moins.

Vingt-cinq mille pièces qui s’assemblent pour concrétiser un concept, matérialiser une philosophie générale, initiée très tôt. “Pour construire une Formule 1, il faut plus d’un an : environ quatorze mois, entre les premières études et le produit fini, explique Nick Chester à F1i. Mais tout dépend de l’ampleur des changements que vous souhaitez apporter aux concepts fondamentaux de la voiture.” Mais avant d’assembler les milliers de pièces de ce puzzle mobile, il faut commencer par définir les grandes orientations techniques de la voiture. Pour cela, bien souvent, les ingénieurs s’appuient sur la monoplace de l’année précédente :

“Quand le règlement technique n’évolue pas beaucoup, comme c’est le cas pour 2018, on prend comme point de départ la voiture de l’année en cours, explique l’ingénieur britannique formé à Oxford. Au fil des courses, on peut avoir observé que certains aspects n’étaient pas optimaux, comme par exemple le packaging du système de refroidissement. Ce sont ces points-là, ceux où on sent une certaine faiblesse, que l’on essaie de rectifier en dessinant le nouveau châssis.”

© XPB Images

“On peut aussi vouloir donner plus de liberté aux aérodynamiciens pour développer les structures d’écoulement. Ils peuvent par exemple avoir découvert quelque chose en soufflerie qui nécessite de remodeler la carrosserie et qui offrira un développement intéressant.”

“Ces changements, ou ajustements, sont effectués tôt dans le processus et continuent à être développés jusqu’à l’échéance prévue dans le programme. En simplifiant, on tente d’identifier les points faibles, afin que les collègues du département aéro aient une plus grande marge de manœuvre. C’est différent quand le règlement est revu de fond en comble, comme l’an dernier, quand il a fallu tout faire en même temps.”

Réagir à cet article