Produire un châssis de Formule 1 réclame douze mois de travail, depuis les premières réflexions à l’usine jusqu’aux essais hivernaux à Barcelone. Dans ce quatrième et dernier épisode de notre série, Nick Chester, le directeur technique chargé du châssis chez Renault, nous détaille les différentes phases de la fabrication.

DU DESSIN À LA PRODUCTION

Une fois les formes définies et le seuil de rigidité atteint, il faut encore transformer un dessin numérique en une pièce tangible. C’est l’informatique qui va faire le lien entre le bureau d’études et l’atelier.

La CAO produit une sorte de “fichier maître” en trois dimensions de la voiture, qui spécifie les dimensions de toutes pièces, l’agencement des éléments entre eux, etc.

Sorte d’énorme base de données géométriques, ce fichier est ensuite traité par un logiciel de fabrication assistée par ordinateur (FAO). Celui-ci crée un fichier contenant le programme de pilotage d’une machine-outil à commande numérique.

© Caterham

Concrètement, ce fichier décrit les mouvements que devra exécuter la machine-outil pour fabriquer la pièce demandée.

Il indique les chemins de coupe qui seront suivis lors de l’usinage des pièces métalliques ou lors de la fabrication du modèle pour les éléments en matériaux composites.

Ce modèle servira à confectionner un moule en carbone, grâce auquel seront façonnées les pièces finales.

© Renault F1

PAR OÙ COMMENCER ?

En détaillant l’anatomie d’une F1, on s’aperçoit que l’ossature d’une monoplace se compose de trois éléments : le châssis (c’est-à-dire l’ensemble formé par la monocoque, le réservoir et les suspensions avant), le moteur et, enfin, le train roulant (soit la boîte de vitesses et les suspensions arrière). Sur cette épine dorsale se greffent la carrosserie, le fond plat, les ailerons, les conduits de refroidissement, etc. Mais que commence-t-on à fabriquer ?

“La monocoque et la transmission sont les premiers éléments à entrer en production, explique Nick Chester, le patron du châssis chez Renault. Ensuite viennent les suspensions et les ailerons. Les dernières pièces à être fabriquées sont celles de la carrosserie, comme le capot moteur.”

“Parallèlement à la production, on dessine le circuit électrique et les câbles. On fabrique une maquette en novembre pour bien voir comment tout s’agence, c’est la meilleure façon d’implanter proprement le câblage électrique et les conduits hydrauliques. On les modélise en CAO, mais il est très utile de vérifier physiquement leur trajet sur la voiture. Il faut pouvoir les alimenter en passant par le châssis.”

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