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Dans la liste des pilotes étant nés un 25 décembre, nous avions le choix entre Wilson Fittipaldi, Ma Qing Hua et Giancarlo Baghetti. Autant dire que nous n’avons pas hésité longtemps avant de porter notre dévolu sur l’Italien qui demeure un cas unique dans l’histoire de la F1. Le Milanais ne fut toutefois pas le messie que toute la Botte attendait…

S’il n’avait pas connu un début de carrière aussi tonitruant en Formule 1, Giancarlo Baghetti aurait sûrement été rangé dans la longue liste des oubliés des Grands Prix. Au début des années 60, l’Italie se désespère de ne pas se trouver un nouveau champion du monde de F1 pour succéder au regretté Alberto Ascari, Eugenio Castellotti et Luigi Musso ayant également été happés par la grande faucheuse.

Pour ses débuts en F1, la FISA a dégoté pour Baghetti une Dino 246P remise au goût du jour et équipée du V6 1,5 litre Chiti. Seules ses formes rondouillardes permettent de la différencier d’une vraie Sharknose !

C’est dans cette optique qu’un conglomérat de clubs italiens, la Federazione Italiana Scuderie Automobilistiche (à vos souhaits !), décide de donner un coup de pouce à un jeune espoir national en lui confiant une Ferrari pour quelques courses hors-championnat. Pour une raison encore inconnue aujourd’hui, c’est Baghetti qui est choisi.

Une surprise pour ce Lombard de bonne famille dont les principaux faits d’armes se résument à quelques courses locales au volant de l’Alfa Romeo 1900 TI de Papa, magnat de la sidérurgie, ainsi qu’à une poignée de victoires en Formule Junior. Le fait qu’il soit le protégé de certains Eugenio Dragoni et Elio Zagato via la Scuderia Sant’Ambroseus aurait-il pesé dans la balance ?

Les livres d’histoire retiennent que Giancarlo a fait ses premiers pas au volant d’une Ferrari 156. Néanmoins, il faut y apporter une nuance : la FISA lui a en réalité dégoté une Dino 246P (la mère de toutes les Ferrari F1 à moteur arrière) remise au goût du jour et propulsée par le nouveau V6 1500cm³ conçu par Carlo Chiti. Mais l’illusion est parfaite et seules ses formes plus rondouillardes permettent de la différencier d’une vraie Sharknose !

L’engin hybride est aligné à l’occasion du Grand Prix de Syracuse en avril 1961. Et dès les qualifications, stupeur puisque Baghetti signe le deuxième chrono derrière la Porsche de Dan Gurney mais devant Surtees, Hill, Brabham, Bonnier, Moss, Salvadori et on en passe !

Le rookie prend un mauvais départ mais profite des ennuis de boîte rencontrés par Gurney pour prendre la tête dès le sixième passage et ne plus la lâcher. La victoire de Baghetti en Sicile sonne comme un signal envers les écuries anglaises. Si un novice est capable de gagner avec la nouvelle Ferrari, imaginez alors avec Richie Ginther ou Phil Hill au volant !

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Première apparition en Grand Prix et première victoire pour Baghetti et l’hybride 246P/156.

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