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Engagé sur la 156 ex-Gendebien à Reims, Baghetti a ferraillé avec les Porsche de Bonnier et Gurney.

Satisfaite de ce succès populaire, la FISA aligne à nouveau la Ferrari pour une deuxième épreuve hors-championnat : le Grand Prix de Naples, sur le circuit de Posillipo. Clash avec Monaco oblige, Baghetti a pour principaux adversaires Roy Salvadori, André Pilette, Tim Parnell et Gerry Ashmore. Giancarlo est qualifié troisième mais prend une fois de plus un mauvais départ.

Cela ne l’empêche pas de pointer au sommet de la hiérarchie dès le quatrième tour, avec Salvadori à ses trousses. Le Britannique sera malheureusement victime d’une crevaison, ce qui permet au Transalpin de dérouler jusqu’à l’arrivée et s’imposer en solitaire. Et de deux pour le jeune Milanais !

Les excellents résultats de Baghetti n’ont pas laissé indifférent la Scuderia Sant’Ambroseus qui s’arrange avec la Scuderia Ferrari officielle pour permettre à son poulain de prendre part à une épreuve comptant pour le championnat du monde, sur une vraie 156 qui plus est ! Cela tombe bien, la monture qu’Olivier Gendebien a brillamment utilisée lors du Grand Prix de Belgique est disponible.

Si elle ne dispose pas du nouveau V6 à 120 degrés, la version à 65 degrés fait amplement l’affaire pour viser un bon résultat. Voilà la nouvelle coqueluche italienne parée pour le Grand Prix de l’ACF, à Reims, au volant d’une monoplace qui était jaune à Spa, mais repeinte en rouge, of course !

A 10 tours de l’arrivée, trois pilotes se sont échappés pour la victoire : Gurney et Bonnier sur Porsche, et Baghetti au volant de la Ferrari n° 50. Les trois mousquetaires se passent et se repassent en usant et abusant du phénomène d’aspiration.

Le thermomètre s’affole dans la campagne rémoise en ce début du mois de juillet. Sur un circuit où les moteurs sont à pleine charge, les mécaniques vont être mises à rude épreuve, et les favoris vont tomber comme des mouches : collision entre Surtees et Ginther, tête-à-queue pour Phil Hill, problèmes de freins pour Moss, pression d’huile à zéro pour Brabham.

A 10 tours de l’arrivée, trois pilotes se sont échappés et luttent pour la victoire : Gurney et Bonnier sur les Porsche, et Baghetti au volant de la Ferrari n° 50. Les trois mousquetaires se passent et se repassent en usant et abusant du phénomène d’aspiration. C’en est même trop pour Bonnier, dont le Flat Four de la 718 se met à ratatouiller à trois tours du but.

Il ne reste plus que l’Américain et l’Italien pour jouer la gagne, Jim Clark et sa Lotus étant relégués à plus d’une minute. Gurney sort du dernier virage en tête mais il devait être écrit dans le ciel de Reims que la victoire ne pouvait pas échapper à Baghetti, qui exploite toute la puissance de sa Ferrari pour sauter le bolide gris sur la ligne : il remporte sa première course en Mondial pour… un dixième ! Un souffle !

Certes, Baghetti a profité de la faillite des principaux acteurs du championnat mais cela n’enlève rien à son mérite. Qui aurait pu penser que ce jeune Lombard roulant habituellement en Formule Junior et en Fiat Abarth allait damer le pion aux ténors de la discipline ?

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Le célèbre Toto Roche abaisse le drapeau sur Baghetti, vainqueur pour un dixième !

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