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L’Italien s’est fourvoyé dans le projet ATS lancé par des dissidents de Ferrari : che casino !

Si ses trois coups d’essais ont été des coups de maître, le reste de la saison ne sera qu’une série d’abandons. Sant’Ambroseus lui arrange une nouvelle sortie pour le Grand Prix de Grande-Bretagne qu’il achèvera sur… sortie de piste, piégé par la pluie s’abattant sur Aintree.

Sa participation à son épreuve nationale sera à peine plus reluisante. Il signe le sixième chrono en qualif et réalise le meilleur temps pendant la course, avant que son moteur ne crache ses pistons au bout de 13 tours.

Il achèvera néanmoins sa saison par une dernière victoire lors d’une joute hors-championnat disputée à Vallelunga. Pilotant une… Porsche 718, il profite de l’absence de son rival Lorenzo Bandini pour décrocher le titre de champion d’Italie des circuits.

Enzo Ferrari l’intègre alors dans l’escadron de pilotes défendant les couleurs officielles de Maranello en F1 pour la saison suivante. Les deux hommes n’en sont pas à leur première collaboration puisque Giancarlo défend déjà les intérêts de la Scuderia en sport-prototypes.

Un mauvais timing puisque l’écurie doit composer avec le départ de plusieurs de ses cerveaux au mois de novembre 61. Laura Ferrari, l’épouse du Commendatore, avait ouvert la boîte de Pandore en se mêlant à tout-va de la gestion de l’équipe.

1962 s’avérera une année désastreuse pour les ouailles du cheval cabré qui ne peuvent rien face au retour en grâce des monoplaces anglaises, les BRM et les Lotus en tête.

Se faisant voler dans les plumes par Lorenzo Bandini, Baghetti préfère rejoindre les rebelles de Ferrari qui ont fondé l’officine Automobili Turismo e Sport. Un suicide sportif pour l’Italien qui ne peut faire mieux que 15ème à Monza au volant de l’asthmatique ATS-100.

Autrefois prédateurs, les nez-de-requin sont devenues des proies. La politique visant à mettre deux jeunes coqs dans la même basse-cour ne fait pas les affaires de Giancarlo qui se fait voler dans les plumes par Bandini.

C’en est trop pour le gaillard qui préfère rejoindre les rebelles de la Scuderia, dont Carlo Chiti et Giotto Bizzarrini, qui ont fondé l’officine ATS (Automobili Turismo e Sport). Un suicide sportif pour Baghetti qui ne peut faire mieux que 15ème à Monza au volant de l’asthmatique ATS-100, ses quatre autres tentatives s’étant soldées par autant d’abandons.

Il ne lui en faut pas plus pour prendre ses jambes à son cou et se retrouver dans le cockpit d’une BRM alignée par la Scuderia Centro Sud en 1964. Le chant du cygne puisque ce sera sa dernière saison régulière en F1, non classé au championnat. Il effectuera plusieurs one-shots à l’occasion de son Grand Prix national jusqu’en 67. Mais que cela soit au volant d’une Brabham, d’une Ferrari engagée par Red Parnell ou d’une Lotus-Cosworth, ses prestations seront toutes décevantes.

Il sera heureusement plus chanceux en sports-prototypes où , toujours lié à ce bon vieux Enzo, il se classe deuxième de la Targa Florio 1966 sur une Dino 206S en compagnie de Jean Guichet. Il termine également vice-champion d’Europe de voitures de tourisme sur une Fiat Abarth.

Ce seront ses derniers faits d’armes majeurs. Deux ans plus tard, un accident important lors d’une course de F2 à Monza le poussera à raccrocher le casque définitivement. Il se reconvertit alors dans la photographie et le journalisme, collaborant entre autres avec Auto Oggi.

Il occupera ce poste jusqu’en 1995, quand il disparait des suites d’un cancer. « C’était un pilote très talentueux et un excellent journaliste », dira Luca di Montezemolo. Encore aujourd’hui, GB tient une place à part au panthéon de la F1 : le seul pilote à avoir remporté son premier Grand Prix.

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C’est au volant de cette belle Dino 206S que Baghetti terminera 2e de la Targa Florio en 1966.

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