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Son nom vous est peut-être inconnu, moins le sont ses créations qui titillent les fantasmes des fans de F1 du monde entier. A l’heure des supputations sur le look qu’arboreront les futures monoplaces 2018, lui les a déjà esquissées d’un coup de palette graphique. Entre deux projets, le designer britannique Sean Bull s’est confié à F1i.

Depuis quand conciliez-vous graphisme et sport automobile ?

Le sport auto et la Formule 1 ont toujours été une de mes grandes passions. Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai dessiné des voitures de courses. Je me revois encore passer des heures à imaginer des livrées en regardant les Grand Prix à la télévision.

Votre voie était donc tracée depuis longtemps.

Oui, très jeune, j’ai su ce que je voulais faire. J’ai juste troqué mes crayons de couleurs pour Photoshop, heureusement d’ailleurs (rires) ! Depuis mes premières années à l’école, tout mon parcours a été influencé par cet objectif. C’est ce qui m’a permis d’intégrer l’Université de Coventry où j’ai étudié le design automobile. Entretemps, je n’ai jamais arrêté d’imaginer de nouvelles livrées pour la F1. Dès que j’avais un moment de libre, je me plongeais dans mes croquis et dans Photoshop, histoire de m’améliorer. Beaucoup de mes projets, je les ai réalisés en autodidacte.

De la F4 à la Formula E en passant par la F1, vous « habillez » surtout des monoplaces.

Ces voitures ont des formes uniques et sont très évocatrices pour les fans. Les possibilités de créer sont décuplées avec une monoplace, beaucoup plus qu’avec d’autres types de machines. C’est d’ailleurs ce que les gens apprécient : voir naître des idées encore jamais vues dans le monde réel ! J’aime jongler avec des marques inédites comme Lamborghini, Porsche, Audi, etc. qui pourraient à terme s’impliquer en F1. Sans oublier mêler des designs un peu rétro issus d’autres compétitions ou bien forcer le trait sur des dessins existants mais que les écuries n’oseraient jamais proposer.

Le vrai bonheur dans tous mes projets un peu délirants est que je ne suis pas tenu par des engagements ou les exigences d’un sponsor. Je suis libre de faire ce que je veux ! Cela peut amener des réactions négatives quand on me reproche mon côté trop audacieux, un peu trop ‘déconnecté de la réalité’. Mais c’est là le but : susciter le débat tout en s’amusant.

Quels sont les critères pour réussir un bon design ?

L’une des choses les plus importantes que j’ai apprises est que la voiture dicte souvent sa propre livrée. Cela ne doit pas freiner l’imagination mais être toujours en adéquation avec les formes de la voiture. Si vous allez trop loin avec un design soit trop chargé ou pas suffisamment harmonieux, alors vous vous retrouvez avec un résultat disgracieux, voire carrément moche !

Des marques historiques comme Martini, JPS (John Player Special, ndlr.) ou Gulf parlent d’elles-mêmes. Ces couleurs sont devenues iconiques de par leur fluidité et leur pureté. Pas besoin de fioritures, elles se contentent d’un mix de tons simples qui épousent parfaitement les voitures qu’elles habillent. Tout ce qui est compliqué se plante forcément, sur la piste comme à la TV.

La future Alfa Romeo-Sauber 2018 ? Réponses le 20 février (© Sean Bull Design)

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